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jeudi 18 juin 2015

La véritable bataille de Waterloo



Date : 18 juin 1815

Lieu : autour du village de Mont-Saint-Jean (au sud de Waterloo)

Issue : victoire Alliée décisive

2ème abdication de Napoléon 1er



La bataille de Waterloo est connue de tous pour avoir été la grande victoire des Anglais sur les troupes française commandée par Napoléon 1er, revenu au pouvoir.                                                                      
Mais il y a certains détails qui ne sont pas mentionnés dans les manuels ou livres d’histoire non spécialisé sur le moment. Napoléon expliquera dans son exil à Sainte-Hélène pourquoi il aurait perdu. Mais, bien sûr, jamais il n’a dit qu’il a réécrit l’histoire…



Napoléon à Sainte-Hélène

Le vol de l’aigle 

En 1812, l’empereur français Napoléon est au sommet de sa puissance… Mais il déclare la guerre au tsar de Russie qui ne respecte pas le traité de Tilsit (signé après la victoire française de Friedland, 1807) qui lui ordonnait, entre autre, d’adhérer au Blocus Continental, qui visait à asphyxier l’Angleterre en la privant de tout commerce avec l’Europe. La campagne de Russie ne jouera pas en faveur des français, et, un mois après avoir pris Moscou, brûlé par les habitants, l’Aigle ordonne la retraite. Ce recul est connu sous le nom de « Retraite de Russie ». Les anciens ennemis de Napoléon, voyants l’occasion, s’unissent et attaquent le « demi-dieu de la guerre ». A Leipzig (Allemagne), les français reculent et savent qu’ils vont maintenant défendre la France, à 80 000 contre 1 000 000. Après la campagne de France, Napoléon abdique (voir : anniversaire du 6 avril)  car les Alliés ont pris Paris. L’empereur est exilé sur l’île d’Elbe, mais il revient et, le 1er mars 1815, refoule la terre de France. Le chemin sur la « Route Napoléon » commence et, le 20 mars, il arrive à Paris. De cette remontée vers le pouvoir,  une phrase est restée célèbre : « L’Aigle vole, de clocher en clocher). C’est le fameux vol de l’Aigle…

Revoilà la guerre

Mais les vainqueurs de Napoléon ne sont pas d’accords avec les propositions de paix que leur offre le tout nouvel empereur et la guerre recommence. La France, épuisé par les guerres sans arrêts de 1805 à 1814, ne veulent pas de ce nouveau conflit. 


Mais Napoléon mobilise et arrive à avoir des effectifs de 160 000 soldats en un rien de temps. Pendant ce temps, des troupes anglo-hollandaises, commandée par le duc de Wellington et une armée prussienne sous le commandement du feld-marchal Blücher se positionnent en Belgique, formant une armée de 160 000 hommes plus 180 000 autrichiens et 100 000 russes qui sont en marche. Le plan de Napoléon consiste à attaquer  
les prussiens, anglais et hollandais et les battre  chacune à tour de rôle avant de se tourner contre les autrichiens et russes. Ce plan remonte à la campagne d’Italie (1796).

Ci-dessous : le duc de Wellington 
Ci-dessus : le feld-marchal Blücher




Le début des opérations

Le 14 juin, 110 000 soldats français franchissent la frontière belge tandis que les 50 000 autres sont chargés de défendre Paris et les frontières. Le lendemain, les français prennent Charleroi (Belgique) et font reculer les avant-postes prussiens qui s’y trouvaient. Le plan de Napoléon débute bien. Informé de la prise de la ville, le duc de Wellington, commandant en chef des troupes alliées en Belgique, commence à comprendre que le plan de l’empereur est de prendre Bruxelles. Mais les armées napoléoniennes vont pour l’instant trop vite pour faire quelque chose…



   Ci-dessus : le duc de Wellington à la bataille de Waterloo

Double victoire

Le 16 juin, Napoléon divise son armée en trois :

- La 1ère partie est en route vers Ligny, où se trouve l’armée prussienne (à l’est)

-  La 2ème partie marche sur Quatre-Bras, aux avant-postes anglais et hollandais (à l’ouest)

   La 3ème partie de l’armée se trouve entre les deux autres, et est sensée se déporter sur l’un des deux côtés, selon les besoins.

A l’est,  la 1ère partie de l’armée arrive à Ligny, où elle rencontre une armée prussienne forte de 80 000 hommes, prête à combattre. Les combats s’engagent et deviennent très vite difficile. Napoléon appelle le centre de l’armée en renfort. Mais seulement, le centre a déjà été envoyé (par Napoléon !) vers les Quatre-Bras, où la seconde partie de l’armée, sous le commandement de Michel Ney, a rencontré les débuts de l’armée de Wellington. Mais, Ney a pensé qu’il avait devant lui une armée entière. Wellington a donc eu le temps d’accourir avec le reste de son armée puisque Ney était occupé à prendre des mesures pour gagner la bataille. Le combat devient vite incertain pour les français. C’est pourquoi Ney a demandé à l’Empereur de lui envoyer la partie centrale. Mais le 1er corps d’armée (formant le centre), ne sachant plus où donner de la tête, ne fera rien de la journée. C’est donc très tardivement que Napoléon envoie sa garde impériale sur le village de Ligny car il attendait des renforts qui ne venaient pas. Finalement, Napoléon gagne à Ligny, faisant reculer les prussiens, mais Ney a dut reprendre ses positions. L’Empereur, le lendemain de la double bataille, arrive auprès de Ney et décide de donner l’assaut général pour forcer les Anglais à prendre la poudre d’escampette. Seulement, les britanniques ont déjà filé à l’anglaise pendant la nuit et il ne reste que quelques éléments de cavalerie restés au carrefour des Quatre-Bras commandés par Lord Uxbridge qui sont facilement repoussé par la cavalerie et l’artillerie française. C’est plus tard dans la journée que Napoléon envoie le maréchal Grouchy poursuivre les prussiens qu’ils pensent en fuite vers leur pays malgré que ces derniers ont une demi-journée d’avance. Mais les hommes de Blücher sont loin de s’enfuir car le feld-marchal prussien et le duc de Wellington ont signé un accord secret qui visait à ne jamais se séparer avant d’avoir battu Napoléon.


Premières erreurs

Napoléon, dont le but est d’aller à Bruxelles, poursuit les anglais qui sont déjà arrivés au lieu choisi par Wellington pour la bataille. Ce sera au sud du village de Mont-Saint-Jean, tout près de Waterloo où le chef anglais a établi son quartier-général. Le terrain favorise les britanniques : il y a une petite crête qui permet de dissimuler les troupes alliées derrière le repli de terrain. Il y a aussi trois fermes près du dispositif du « duc de fer » : à gauche des anglais : la ferme de la Papelotte ; au centre, la ferme de la Haye Sainte et à droite, la ferme d’Hougoumont, cachée dans un petit bois. C’est ces quelques maisons qui vont sauver Wellington car il va les faire crénelées et fortifiées pour éviter qu’elles ne soient prisent. Quand les français arrivent en vue d’ennemis, la fin de journée arrive. Mis l’empereur ne prend même pas le temps d’aller faire un reconnaissance du terrain comme il l’avait fait à Austerlitz, Iéna et Friedland. C’est déjà une grosse erreur…  Mais ce n’est pas tout : Napoléon, pour se retrouver, utilisait la carte de Ferraris, imprimée en 1777. Mais cette carte à une petite erreur qui changera bien des choses… L’empereur, pour arriver à Bruxelles, marchait sur la chaussée de Charleroi qui passe à un moment par le village de Mont-Saint-Jean ; mais le dessinateur de la carte a été induit en erreur par un petit chemin qui passe à droite de la ferme de Mont-St-Jean qui est elle-même à droite de la chaussée. L’auteur de la carte de Ferraris a cru que le petit chemin était en fait la chaussée. Tout pourrait marcher puisque le chemin rejoint la route un peu plus tard. Sur la carte, Napoléon voit donc sur la carte une ferme à gauche de la chaussée (qui est en fait le petit chemin). Et s’il regarde devant lui, il voit aussi une ferme à gauche de la vraie route (la ferme de la Haye Sainte), du coup, l’Aigle pense que la ferme qu’il a devant lui est celle de Mont-Saint-Jean alors que c’est faux… L’empereur croit donc que le village de Mt-St-Jean est juste derrière le repli de terrain alors qu’en fait, il est à 1 kilomètre plus loin puisqu’il prend mesure par rapport à une autre ferme. Il se trouve que l’objectif de la bataille pour Napoléon est d’atteindre ce village. Il fait donc placer tous ces gros canons face à l’endroit où il croit savoir qu’il y a son objectif. Pendant la bataille, les canons de Napoléon essayeront de tirer à un endroit où il n’y a pas ce qu’il voudrait détruire… Autre erreur : ayants mal regardé la carte, les généraux de Napoléon et l’empereur lui-même n’ont pas remarqué qu’il y avait un ferme (celle d’Hougoumont) dans le petit bois qui l’encercle. A vue d’œil non plus on ne verrait pas la ferme, ce qui les a mis en confiance. Au moment du combat, les troupes françaises essayeront en vain de prendre cette maison alors qu’ils auraient pu la détruire, mais seulement si les canons qui étaient censé tirer sur le village de Mont-Saint-Jean canonnaient la ferme. Napoléon, à

Sainte-Hélène (île anglaise), lira les récits britanniques de la bataille et saura qu’il y avait une ferme et que le village n’était pas là où il le croyait. Bien sûr, il ne notera pas dans ses Mémoires ces erreurs.


Plan de la bataille de Waterloo

La bataille

La bataille commence à 11 h 30 (à cause de la boue qui empêchait les mouvements des canons) par une attaque de la gauche française (2e corps du général Reille) sur le bois d’Hougoumont. Le général Jérôme Bonaparte (frère de l’empereur), qui y commande une division (la 1ère, la 2e est commandée par le général Bachelu, à la droite de Jérôme) envoie des renforts par petits groupes pour faire pression sur les nassauviens (Nassau est un duché allemand) qui se trouvent dans le bois qui finissent par reculer. Ensuite, les français découvrent la fameuse ferme dont presque personne ne connait l’existence côté français à part ces soldats. 10 000 soldats français seront engagés pour prendre la ferme d’Hougoumont contre seulement 2 000 anglais. Toute la journée, les britanno-nassauviens résisteront aux attaques françaises. A 13 h 30 est lancée l’attaque qui doit donner à Napoléon la victoire : les 4 divisions du 1er corps (à droite), respectivement commandée par Quiot (1ère), Donzelot (2e), Marcognet (3e) et Durutte (4e) s’élancent à l’assaut des positions anglaises. La 1ère division doit prendre la ferme de la Haye Sainte, les deux suivantes sont chargées de repousser les anglais et la 4e a ordre de prendre la ferme de la Papelotte et le village de Smohain. La 2e division repousse facilement la brigade néerlandaise Bylandt qui se trouvait sans appui sur le devant de la crête. Drouet d’Erlon (le commandant du 1er corps) fait alors battre la charge. Mais soudain, la division Marcognet est attaquée sur les flancs. Ce sont des bataillons anglais qui se sont cachés dans les hautes herbes qui tirent sur les français. De plus, la cavalerie britannique soutient les anglais de Kempt et Pack, qui massacrent les français.  Pendant ce temps, les français prennent possession du verger de la Haye Sainte. 


 Charge des Scots-Greys à Waterloo

Wellington fait alors envoyer une brigade de cavalerie qui bouscule les soldats napoléoniens. Mais Ney, ne se laissant pas faire, envoie à son tour une brigade de cuirassiers qui font fuir la cavalerie anglaise avant de poursuivre leur lancée contre l’infanterie britanniques. Lord Uxbridge lance la cavalerie de la Garde contre les cuirassiers en même temps que la division de cavalerie de Ponsonby s’ébranle sur les colonnes françaises du 1er corps. Continuant leur route, les cavaliers de Ponsonby s’élancent sur les secondes lignes françaises mais ils sont finalement étrillés par des cavaliers français venus en secours de front et des lanciers  prennent les Ecossais de flanc. Les Scots Greys (division Ponsonby) sont en pleine déroute. Les lanciers continuent la poursuite avant d’être arrêtés par les anglais de Vandeleur. Plus tard, à 16h, les français prennent enfin la Haye-Sainte. Pour Wellington, c’est le moment critique de la bataille. Soit les prussiens arrivent, soit les anglais sont battus. 

 Charge des cuirassiers français contre les carrés anglais à Waterloo

C’est vers ce moment de la journée que se produit la plus grosse erreur de l’armée française à Waterloo : la charge de cavalerie française. Il se trouve que Wellington, pour éviter que ses troupes ne se prennent les boulets de canons français, ordonne à toute l’armée de reculer de cent pas. Mais le maréchal Ney, croyant que ce repli est une retraite, fait donner toute la cavalerie française à la poursuite des anglais. Les britanniques, voyant une masse de 11 000 cavaliers se forment immédiatement en carré, de sorte à faire face aux attaques de tout côté, formant un mur de baïonnettes. Pendant 2h, les cuirassiers français vont essayer de détruire ces carrés en vain et surtout sans être soutenus par artillerie et infanterie. Mais soudain, l’œil de Napoléon est attiré sur sa droite car il voit des mouvements d’armée tous proche. Wellington, qui a aussi vu ces masses ce diriger vers le champ de bataille, est inquiet ; il ne sait pas si c’est Grouchy, enfin arrivé comme l’espère Napoléon, ou si c’est Blücher qui se porte au secours de Wellington en attaquant l’aile droite française. Mais, au bout d’un moment, on remarque que c’est finalement des prussiens qui sont bien décidés à mettre fin aux aventures de l’Aigle. Napoléon envoie alors le 6e corps d’armée du général Mouton, comte de Lobau vers Plancenoit, un village sur l’extrême droite de l’armée française qui est certainement l’objectif des prussiens. Mais les ennemis de l’empereur reçoivent des renforts au fur et à mesure que la bataille se déroule et Napoléon se voit obligé d’envoyer la Jeune Garde qui parvient à repousser un moment mais se voit forcée de reculer. Plusieurs fois, le village changera de main tour à tour pour rester finalement prussien vers 20 h. Pendant ce temps, un autre corps prussien arrive, celui de von Zieten, pour lier les prussiens de Plancenoit aux anglais. Zieten repousse les français qui avaient pris la ferme de la Papelotte. Cette action redonne courage aux hommes de Wellington, dont la défense acharnée sur le point de céder se transforme en offensive directe et rapide de toute l’armée. C’est à ce moment que Napoléon fait donner la Moyenne Garde (et non pas la Vieille Garde dont 4 bataillons protègent l’Empereur)  sur le centre de l’armée anglaise. Mais l’attaque dévie sur la gauche, un endroit qui n’a été attaqué seulement au moment des charges folles de Ney. Au début, la Garde repousse les Anglais, puis, pris de front et de flanc, ils finissent par céder est c’est la débandade. Voyant que l’unité d’élite de l’armée française chancèle, toute l’armée napoléonienne s’enfuit et c’est le sauve qui peut général. Les Britanniques encerclent les derniers carrés de la Vieille Garde où le général Cambronne aurait prononcé le fameux « mot de Cambronne », mais ce n’est qu’une légende. La cavalerie prussienne s’est élancée à la poursuite des débris de l’armée quasi-invincible de Napoléon Bonaparte. Pendant ce temps, Grouchy combattait un corps d’armée prussien à Wavre. Ayant appris la nouvelle de la défaite, il ordonne la retraite, qui se fait en bonne ordre. Quatre jours après la défaite, L’Empereur Napoléon 1er abdiquera pour la seconde fois. Il cherchera alors à aller en Amérique, mais les anglais bloquent le passage avec des bateaux. Il songera alors à se rendre à Londres, vivant comme simple bourgeois. Mais les anglais en ont décidé autrement ; il est envoyé à Sainte-Hélène, un petit caillou volcanique au milieu de l’Atlantique à 2000 km de la côte africaine 3500 km des côtes brésiliennes où il mourra le 5 mai 1821.








Source image :
Duc de Wellington : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Wellesley
Napoléon à Sainte Hélène :  http://www.ecoleplampalais.fr/PAGE%20DES%20CM/HISTOIRE/Napol%C3%A9on.html






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